Votre bébé grandit, et une question commence à tourner en boucle : quand lui donner ses premières purées ? Par quoi commencer ? Et ces histoires d’allergènes, c’est vraiment important ? Entre les conseils de votre mère (« moi à 3 mois tu mangeais de la soupe »), ceux du pédiatre, et les posts Instagram contradictoires… on comprend que vous soyez un peu perdu·e. Ce guide fait le point sur les recommandations actuelles, sans vous mettre la pression. Parce que la diversification alimentaire, ça peut (et ça devrait) rester un moment de découverte et de plaisir.
Quand commencer ? La fameuse question du « bon moment »
Ce que disent les recommandations officielles
L’OMS, la HAS (Haute Autorité de Santé) et la Société Française de Pédiatrie s’accordent : la diversification alimentaire doit débuter entre 4 et 6 mois révolus.
| Âge | Ce qu’il faut savoir |
|---|---|
| Avant 4 mois | Le système digestif de bébé n’est pas prêt. Risque de troubles digestifs et d’allergies. |
| Entre 4 et 6 mois | La « fenêtre idéale ». Bébé est prêt sur le plan digestif et moteur. C’est aussi la période optimale pour introduire les allergènes. |
| Après 6 mois | Le lait seul ne couvre plus tous les besoins nutritionnels (notamment en fer). Il ne faut pas trop tarder. |
💡 Bon à savoir : l’OMS recommande l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, mais le PNNS français autorise une diversification dès 4 mois si bébé est prêt — que ce soit au sein ou au biberon.
Les signes que votre bébé est prêt
Au-delà de l’âge, observez votre enfant. Voici les signaux qui indiquent qu’il est prêt à découvrir autre chose que le lait :
- Il tient sa tête droite sans aide quand il est assis
- Il s’intéresse à vos repas : il vous regarde manger, suit la cuillère des yeux, tend les mains
- Il ouvre la bouche quand une cuillère s’approche
- Le réflexe d’extrusion disparaît : il ne repousse plus systématiquement les aliments avec sa langue
Si ces signes sont réunis et que bébé a au moins 4 mois révolus, vous pouvez vous lancer !
Par quoi commencer ? Les premiers aliments
Les légumes en premier (ou pas)
Traditionnellement, on conseille de commencer par les légumes pour habituer bébé aux saveurs peu sucrées. Mais en réalité, il n’y a pas d’ordre obligatoire. Vous pouvez très bien alterner légumes et fruits dès le début.
Les légumes les mieux tolérés pour débuter :
- Carotte
- Courgette (sans peau ni pépins)
- Haricots verts
- Patate douce
- Potiron / butternut
- Petit pois (bien mixés)
Les fruits pour commencer :
- Pomme (cuite)
- Poire (cuite)
- Banane (crue, bien mûre)
- Compote de pruneaux (en petite quantité)
📖 À lire aussi : Simplifier les repas familiaux sans sacrifier la qualité
Comment préparer les premières purées ?
Texture : au début, mixez finement pour obtenir une purée bien lisse. Pas de morceaux avant 6-8 mois minimum.
Assaisonnement : aucun sel, aucun sucre ajouté. Les reins de bébé ne sont pas prêts à éliminer l’excès de sel.
Quantité : commencez par quelques cuillères à café. Bébé découvre, il n’a pas besoin de manger un pot entier dès le premier jour.
Moment : le repas du midi est souvent recommandé car bébé est éveillé et de bonne humeur. Vous pouvez aussi surveiller d’éventuelles réactions pendant la journée.
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Le calendrier de la diversification mois par mois
4-6 mois : la découverte
- Légumes cuits et mixés (un par un au début pour repérer les intolérances)
- Fruits cuits et mixés
- Le lait reste l’aliment principal (500 à 800 ml/jour)
6-8 mois : on étoffe
- Introduction des protéines : viande, poisson, œuf (10g/jour, soit 2 cuillères à café)
- Féculents : pomme de terre, patate douce, semoule fine
- Matières grasses : 1 cuillère à café d’huile (colza, olive) dans les purées
- Texture encore lisse, mais on peut commencer à écraser à la fourchette
8-12 mois : vers les morceaux
- Textures plus épaisses, petits morceaux fondants
- Introduction du pain, des pâtes fines, du riz bien cuit
- Légumineuses (lentilles, pois chiches) bien mixées
- Fromage pasteurisé en petites quantités
- Bébé peut commencer à manger avec les doigts
Après 12 mois : vers l’alimentation familiale
- Bébé mange (presque) comme vous, en adaptant les textures
- Le lait de croissance remplace le lait 2e âge (environ 500 ml/jour)
- On évite toujours le sel en excès, le miel (avant 1 an), les aliments à risque d’étouffement
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Les allergènes : ce qui a changé (et c’est une bonne nouvelle)
Fini l’éviction, place à l’introduction précoce
Pendant longtemps, on conseillait de retarder l’introduction des aliments allergènes (œuf, arachide, fruits à coque…). Les recommandations ont complètement changé.
Aujourd’hui, la Société Française de Pédiatrie, l’ANSES et Santé publique France recommandent d’introduire les allergènes dès le début de la diversification, entre 4 et 6 mois — y compris pour les bébés à risque (antécédents familiaux d’allergie, eczéma).
Pourquoi ? L’étude LEAP (2015) a montré une réduction de 80% des allergies à l’arachide chez les bébés exposés tôt. D’autres études ont confirmé des résultats similaires pour l’œuf.
Les allergènes prioritaires à introduire tôt
Selon les pédiatres allergologues, voici les allergènes à introduire en priorité entre 4 et 6 mois :
| Allergène | Comment l’introduire |
|---|---|
| Œuf | Bien cuit (dur ou en omelette), commencer par ¼ d’œuf écrasé dans une purée. Peut aussi être introduit via des crêpes ou gâteaux maison. |
| Arachide | Jamais entière (risque d’étouffement). Utiliser du beurre de cacahuète 100% sans sel ni sucre, ½ cuillère à café mélangée dans une purée. |
| Fruits à coque | En poudre ou en purée (amande, noisette, noix de cajou). Mélanger dans une compote ou un yaourt. |
| Poisson | Bien cuit et mixé, 2 fois par semaine. Commencer par des poissons blancs (cabillaud, colin). |
| Gluten | Via les céréales infantiles, le pain, les pâtes. Introduire progressivement. |
| Lait de vache | Comme ingrédient dans les recettes (crêpes, purées). En boisson, attendre 9-12 mois. |
Les 3 règles d’or pour les allergènes
1. Précocité : introduire tôt (4-6 mois), pas tard.
2. Régularité : une fois introduit, continuer à proposer l’aliment régulièrement (au moins 1 fois par semaine). L’éviction après une première introduction peut avoir l’effet inverse !
3. Voie orale d’abord : évitez d’exposer la peau de bébé à un aliment qu’il n’a pas encore goûté (risque de sensibilisation cutanée).
⚠️ En cas d’antécédents familiaux d’allergie sévère ou d’eczéma important, parlez-en à votre pédiatre ou allergologue avant de commencer. Un bilan peut être recommandé.
Que faire en cas de réaction ?
Les réactions allergiques apparaissent généralement dans les 2 heures suivant l’ingestion.
Signes à surveiller :
- Rougeurs, plaques, urticaire (surtout autour de la bouche)
- Vomissements, diarrhée
- Gonflement des lèvres ou du visage
- Difficultés respiratoires (urgence)
Conduite à tenir :
- Arrêtez l’aliment suspect
- Consultez rapidement un professionnel de santé
- Ne réintroduisez pas l’aliment sans avis médical
Purées classiques ou DME ? Les deux approches
L’approche classique (purées)
C’est la méthode la plus répandue : on propose des purées lisses à la cuillère, puis on épaissit progressivement les textures.
Avantages :
- Progression douce et contrôlée
- Rassurante pour les parents
- Permet de bien doser les quantités
Inconvénients :
- Demande de la préparation (ou l’achat de petits pots)
- Bébé est moins acteur de son repas
La DME (Diversification Menée par l’Enfant)
Bébé mange seul, avec ses doigts, des morceaux fondants adaptés à sa prise en main. Pas de purée, pas de cuillère.
Avantages :
- Favorise l’autonomie et la motricité fine
- Bébé apprend à écouter sa satiété
- Repas en famille facilités
Conditions :
- Bébé doit bien tenir assis (généralement vers 6 mois)
- Vigilance accrue sur le risque de fausse route
- Morceaux adaptés (fondants, pas ronds ni durs)
Notre avis : les deux approches sont valables. Vous pouvez aussi mixer les deux selon les repas et les situations. L’essentiel, c’est que bébé découvre les aliments dans un climat détendu.
Les erreurs à éviter
❌ Forcer bébé à finir son assiette : s’il tourne la tête ou ferme la bouche, c’est qu’il n’a plus faim ou qu’il n’est pas prêt. Respectez son rythme.
❌ Abandonner trop vite un aliment refusé : il faut parfois 10 à 15 présentations avant qu’un enfant accepte un nouvel aliment. Patience !
❌ Introduire trop d’aliments en même temps : difficile d’identifier l’origine d’une réaction si vous avez tout mélangé.
❌ Ajouter sel ou sucre : les reins et le palais de bébé n’en ont pas besoin.
❌ Donner du miel avant 1 an : risque de botulisme infantile (rare mais grave).
❌ Proposer des aliments à risque d’étouffement : cacahuètes entières, raisins entiers, tomates cerises, bonbons durs… À éviter ou à couper en tout petits morceaux.
Les astuces pour simplifier le quotidien
Cuisiner en batch
Préparez plusieurs purées le week-end, congelez en portions individuelles (bacs à glaçons, petits pots). Vous aurez des repas maison prêts pour la semaine.
Utiliser des petits pots de qualité
Pas le temps de cuisiner ? Ce n’est pas grave. Les petits pots du commerce respectent des normes très strictes. Choisissez des marques bio, sans additifs, et variez les saveurs.
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Ne jamais tomber en panne
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En résumé : les 5 points à retenir
- Commencez entre 4 et 6 mois, quand bébé montre les signes de maturité.
- Légumes, fruits, puis protéines — mais l’ordre n’est pas gravé dans le marbre.
- Introduisez les allergènes tôt (œuf, arachide, fruits à coque) et maintenez-les régulièrement.
- Adaptez les textures progressivement : lisse → écrasé → petits morceaux.
- Pas de pression : chaque bébé a son rythme. L’important, c’est de garder le plaisir de la découverte.
Prêt·e à vous lancer ?
La diversification alimentaire, c’est une aventure — avec ses réussites, ses refus, ses purées recrachées et ses sourires de découverte. Faites-vous confiance, observez votre bébé, et n’hésitez pas à demander conseil à votre pédiatre si vous avez des doutes.
Et pour vous simplifier le quotidien, on est là.
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Chaque bébé est unique. Ce guide donne des repères, pas des règles absolues. En cas de doute, votre pédiatre reste votre meilleur allié. 💛
